La ballade du restaurant de la viande

C’est à Ventorillo que l’on a comida :
De la viande grillée en veux-tu, la voilà !
La salle de l’auberge est remplie d’autochtones
Qui sont gras et velus, qui sont loin d’être aphones.

Nous avions réservé, ce matin, en passant,
Car c’est un restaurant au manger fracassant.
Un objectif : bouffer ! Un seul met : de la viande,
Que l’Espagnol absorbe en familiale bande.

La viande est délicieuse et grillée à souhait.
Le sourire amical, et le dentier refait,
Le patron, sans un mot, nous ressert sans vergogne…
Ça bâfre et ça dévore. Y’a le plaisir qui grogne.

Chaque table ressemble à l’étal du boucher.
C’est une réunion d’ogres sachant mâcher.
Mas de carne ? nous dit une servante accorte ;
Et l’on mange le plat que la fille rapporte.

On finit par caler. Dessert et café solo.
Chupito ? Mais lequel ? Le suave lolo
Ou la forte liqueur. On ne sait pas que prendre.
La servante nous sert les deux sans plus attendre.

On demande le compte, on paie et l’on s’en va,
Saturé d’un repas dont Macadré rêva.
La cuenta ? Dites-vous ? Treize euros par personne
Avec le vin compris (une boisson mignonne).

Une boisson mignonne ? Un âpre vin nouveau,
Mais qui se mariait si bien avec le veau,
Le chorizo, le bœuf, la vache et tout le reste.
Cette collation fut une chanson de geste.

Casa da Cabo le 7 août 2005

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