La ballade de la calme journée

Dans la nuit du cinq août, Anne a très mal dormi :
Mal au dos, mal au cou, torticolis peut-être,
Et toute la nuit passe à souffrir un mal-être…
Quand Anne ne va pas, ce n’est pas à demi.

Pique-nique et ballade ont été reportés ;
D’ailleurs, il faut le dire, ajournés à pas d’heure,
Car demain nous quittons cette humide demeure.
Nous partons pour un site aux champêtres côtés.

Toute la matinée, Anne la passe au lit,
Dans mon lit à vrai dire, et dans lequel, si molle,
Engourdie et transie, enfin elle somnole
Pour oublier un peu de son cou le conflit.

Entre temps, plus de gaz ! Faut chercher le gardien :
Por favor, cambiarez la botilla de gasse !
Le gardien, un peu jeune, est pas très efficace.
Opération à trois, pour la mener à bien.

Claude, à la casserole, apprête le repas :
Haricots longs, verts, plats et poitrine salée
Font un met délicieux… et la panse calée,
Nous partons vers la sieste avec des petits pas.

Les voisins du dessus poussent la chansonnette,
Sont des concitoyens un peu trop tapageurs,
À minuit, à midi, sont de vrais ravageurs,
Font du bruit à toute heure, et toujours en goguette.

Réveillé, je me lève : ainsi fini ma sieste.
La peste soit du bauf et de sa grossièr’té.
Je m’en vais le tancer au nom d’la liberté
Dans quelques vers méchants, dans quelque strophe leste.

Demain, ces incivils, ces gros porcs de la vie,
Seront loin, oubliés, un souvenir ancien,
Dans le grand dépotoir de l’été galicien,
Où gise l’estivante obèse mais ravie.

Miño, le 5août 2005

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