La ballade des bains de mer

Bain de mer à Miño, dans le bel Atlantique.
L’eau est froide ; on y entre en faisant des façons.
L’eau touche les genoux, mouille les caleçons,
Arrive au bas du ventre en donnant des frissons.
Mais voilà, c’est bientôt le moment fatidique
Où, courageusement, c’est la tête qu’on pique.

Le monde, sur la plage, est des plus éclectique.
Du niard le plus petit aux plus vieilles mémés,
Des mères de famille aux ventres déformés,
Aux filles brandissant leurs nichons déplumés,
Des vieux beaux exhibant leur fringante boutique,
Aux ados salivant sur la chair impudique.

Sorties d’on ne sait où, deux femmes se présentent :
Sac à dos, short moulant, transpirant de chaleur,
Elles sont de ces gens qu’attire la fraîcheur.
Vite à poil devant tous, un slip pour la pudeur,
Elles vont vers la vague où les sirènes chantent,
Goûter à la douceur que les poètes vantent.

Et pendant ce temps-là, sous le soleil critique,
Je brûle plus que je ne bronze, et je me tais,
Stoïque et courageux (comme si je l’étais),
Pour plaire à mon épouse, étale à mes côtés.
Mais trop c’est trop, je fuis l’enfer de l’Atlantique
Me réfugier au frais dans mon logis typique.

Miño, le 3 août 2005

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