La ballade de la grande croisière

Onze août, belle journée au soleil conciliant,
Nous partons. Les oiseaux nous cernent en piaillant.
Arrêt : Pontenove ; De vieilles cheminées,
Du plus de deux cents ans, guettent, enchifrenées.

Pour venir jusque-là, nous avons emprunté
Une route sauvage et de toute beauté,
Où l’aigle, grand saigneur, règne sur son domaine,
Où pousse la châtaigne, où le vieillard se traîne.

Deuxième arrêt : Meira. Nous buvons un café
Dans un bar où le chiotte était vraiment crotté.
Ce qui fait dire à Claude : « Y’a beaucoup de passage,
Et les jeunes du bar font guère le ménage. »

La fille du Tourisme habla Français poco,
Nous parle de sa ville au trésor rococo,
Nous indique où se trouve une boulangerie
Dont le pain est fameux, et sans forfanterie.

O vieux Viladonga, ton Castro est parlant !
Ce lieu que les Romains, y’a plus de deux mille ans
Habitèrent longtemps, est un site grandiose.
La visite est gratuite et le chiotte en impose.

A las dos e media, v’là qu’on déjeune enfin,
Sur les bords du Miño qu’est déjà plus si fin.
On avale, affamé, une grosse salade,
Du fromage et des fruits ; padkoi tomber malade.

Vilalba, triste ville, est le cinquième arrêt.
Anne reste à dormir dans la voiture au frais
Pendant que nous cherchons un bistroquet pour boire
Notre café pour dégraisser notre âme noire.

Vilalba, morne ville, on veut pas ton ramon,
Ce qu’on cherche c’est ton Quiexo de San Simon.
C’est un miracle vrai, malgré l’heure tardive,
Une vieille nous vend son produit. On salive…

Belle Mondoñedo, ville en pente et travaux,
On est venu chez toi pour tes fameux gâteaux.
On a bu ton café le moins cher de Galice !
Du profit, vous n’avez pas bien lu la notice.

Mondoñedo, kafie d’immeubles religieux,
Tes efforts ne rendront notre Claude plus pieux.
Et nous rentrons fourbus par la belle croisière
Où nous aurons nourri l’esprit et la viscère.

  jal jal jal jal

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