Il n'y a pas si longtemps, les sorcières voyageaient souvent sur un balai. C'était leur monture préférée. Le balai, généralement en bois de genêt, était un instrument magique qui allait de pair avec la baguette donnée par le diable lui même lors de leur premier sabbat.
Pour bien fonctionner, le balai devait être graissé d'onguent. Puis, les sorcières y plaçaient une chandelle (l'éclairage de nuit était déjà obligatoire), le chevauchaient voluptueusement en disant : " Bâton blanc, bâton noir, mène-nous là où tu dois de par le Diable ! " et s'en allaient par la cheminée à leurs réunions sataniques.
Le test du balai est un bon test pour démasquer les sorcières. Mais, hélas, elles sont très méfiantes et une sorcière refuse toujours d'enjamber son balai devant des témoins qui ne sont pas de sa confrérie car elle sait trop bien qu'à peine lèvera-t-elle la jambe que leur démoniaque monture habituelle s'animerait pour les conduire direct au sabbat.

Les contes sont pleins de bouches. Bouche souriante de Blanche Neige croquant à pleine bouche la pomme empoisonnée ; la bouche amoureuse du Prince Charmant embrassant d'une bouche goulue la belle endormie ; la bouche inquiète et soupçonneuse du Petit Chaperon Rouge devant la bouche mauvaise et pleine de dents du loup ; la bouche gourmande du Chat Botté ; la bouche en cur de Cendrillon ; la bouche rieuse et joviale du Petit Poucet ; les bouches autoritaires et affamées des Ogres qui ont l'eau à la bouche devant la tendre chair ; la bouche bée des 3 Petits Cochons ; la bouche enfarinée d'Epaminondas
Bref, la bouche est bien utile aux conteurs pour se transmettre de bouche à oreille cette science du conte comme un grand secret venu de loin et de longtemps.

Retour