
En 1866, von Derwies, illustre ingénieur au service des Tzars, se prit d'amour pour Nice. C'était aussi un grand collectionneur qui avait le goût de ce qui est beau. Il le prouva en créant Valrose. Il engloutit onze millions pour donner vie à son rêve. La colline se peupla de constructions diverses, de parc, d'arbres, de plantes rares, de lac, et autres merveilles.
Les oliviers centenaires durent laisser la place. Il en reste tout de même quelques-uns uns.
J. Carlès, l'ancien régisseur de Valrose, en qui von Derwies plaça sa confiance, fit d'innombrables voyages à Bordighera, à Florence, à Gênes pour chercher les palmiers et les plantes qui sont la gloire de Valrose. On fit venir d'Afrique d'autres plantes rarissimes entourées des soins les plus délicats. Toutes plantes que nous pouvons les admirer encore aujourd'hui dans toute leur somptuosité exotique.
De 1869 à 1913, J. Carlès sera chargé d'administrer Valrose. Il entreprit des négociations avec les voisins d'alentour dans le but d'acquérir tel ou tel autre terrain, et cela au prix de trésors de diplomatie ! il y eut même des procès.
En 1914, Valrose appartient à trois hauts personnages du monde de la Finance russe. Le château, de style gothique écossais, dont les plans sont du célèbre architecte russe Grimm, a conservé l'aspect qu'il avait du temps de von Derwies. Une terrasse, devant la façade du château, permet de contempler la mer au-delà des toits rouges de la ville. Des rosiers et des héliotropes, en grimpant le long des murs, rompent la monotonie de la pierre qui est d'une blancheur éclatante. Si, poursuivant notre chemin, nous entrons dans la Cour d'honneur, d'allure si noble et de dessin si pur, nous pouvons admirer la statue représentant une chèvre jouant avec une corbeille, placée au-dessus de la porte d'entrée du théâtre et les deux autres statues du groupe des quatre Saisons.
Plus loin, en bas de l'allée, un bois de sapins. Et, à droite, les oliviers sous lesquels la reine Victoria aimait à venir, chaque jour, se promener. On sait que von Derwies avait offert à la Reine illustre la libre disposition de son parc. Afin qu'elle put pénétrer dans ce parc sans avoir un trop long trajet à parcourir, une porte avait été ouverte dans le mur, au bout de l'allée des oliviers. A la place même où cette porte s'ouvrait, une fontaine égyptienne est aujourd'hui fixée.
La promenade est agréable et pleine de surprises. Il faut venir flâner dans ce parc chargé de souvenirs, un samedi de préférence quand il y a peu d'étudiants.
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